Comment choisir les bonnes cultures de couverture
L’utilisation des cultures de couverture est un élément important pour prendre soin de deux ressources indispensables : le sol et l’environnement. Pour choisir les meilleures cultures de couvertures et réussir leur intégration dans la rotation, il faut d'abord déterminer un objectif, puis faire un bon plan.
Déterminer un objectif
Avant de choisir une culture de couverture ou un mélange, il est essentiel de se déterminer un objectif, car une seule plante ne peut pas réaliser tous les vœux. Lorsqu’on se donne des priorités, le choix des espèces à utiliser devient beaucoup plus simple et efficace. Pour réussir, il faut avoir la cible bien en vue, et non se lancer les yeux fermés.
Pour déterminer un objectif, il faut vous poser la question suivante: que voulons-nous que la culture de couverture fasse pour nous? Voici quelques pistes de réponse pour vous aider.
Diminuer l’érosion
Une bonne couverture de sol en tout temps diminue l’érosion éolienne et hydrique. Les graminées, avec leur système racinaire fasciculé superficiel (formé de nombreuses racines fines), peuvent être particulièrement efficaces.Apporter de l’azote
Grâce à leurs nodules, les légumineuses, comme le pois, le trèfle ou la vesce, ont la capacité de capter l’azote de l’air. Cet apport d’azote peut être important et contribuer à la fertilisation de la culture suivante.Capter l’azote résiduel
Les plantes de couverture peuvent capter l’azote résiduel des fumiers et lisiers ou des engrais minéraux utilisés en cours de saison. Les graminées et les crucifères sont de bons capteurs d’azote et peuvent contribuer à diminuer les pertes par lessivage.Augmenter la biodiversité
Cultiver des engrais verts provenant de familles différentes de celles cultivées à la ferme augmente la biodiversité, et ce, une parcelle à la fois. De ce fait, certaines plantes peuvent être intéressantes :le lin ;
la phacélie ;
le sarrasin ;
le tournesol.
Utiliser la lutte intégrée
La présence d’une culture de couverture en fin de saison, plutôt qu’un sol à nu, diminue la quantité de semences de mauvaises herbes qui retourne au sol. Les crucifères peuvent être utilisées en biofumigation, et certains radis (comme le radis huileux Nemacontrole) ou les millets sont des outils permettant de maîtriser les nématodes.Améliorer la structure du sol en conservant le sol vivant 12 mois par année
La présence de racines vivantes toute la saison favorise l’agrégation et contribue à améliorer la structure du sol. Pour aider à la décompaction, certaines cultures de couverture, comme les radis, ont des racines volumineuses qui permettent une infiltration d’eau plus importante et en profondeur ainsi qu’une meilleure pénétration du sol.Apporter de la matière organique
Lorsque la quantité de résidus de culture laissée au champ est faible et que les engrais organiques ne sont pas facilement disponibles, les engrais verts peuvent contribuer à maintenir un bon niveau de matière organique. L’utilisation de plantes pérennes est de mise, mais l’incorporation de graminées de saison chaude peut aussi être bénéfique.
Travailler sur ces aspects de la santé du sol augmente sa résilience ou sa capacité à faire face à divers éléments indépendants de notre volonté, comme une sècheresse ou un surplus d’eau. Un sol en bonne santé et l’utilisation d’engrais vert permettront aussi d’obtenir des rendements supérieurs et de modifier la fertilisation.
Choisissez votre culture de couverture
Les cultures de couverture peuvent être semées avant une culture principale, en intercalaire ou après la récolte de la culture principale. Dans certains cas, la culture de couverture sera la culture principale pendant toute la saison. Le moment du semis déterminera les options possibles.
Ray-grass intercalaire Ribeye (ray-grass annuel sélectionné pour son système racinaire développé). Le ray-grass est une plante de couverture qui tolère bien l’ombre et qui est une valeur sûre en association avec le maïs.
Mélange Inter-trèfle (mélange de trèfles vivaces et annuels pour semis en intercalaire dans les céréales). Moins agressif que le trèfle rouge, ce mélange peut être semé en même temps que la céréale et il produira un couvert qui perdurera après la récolte. Ce mélange vivace devra être bien géré avant le semis de la culture suivante.
Mélanges balance, azoteur, structurateur et multi. Ces mélanges ont été créés pour les semis d’été postrécolte (céréales, légumes) afin d’assurer une couverture du sol jusqu’à l’hiver. Ils sont composés de plantes ayant des croissances aériennes et racinaires complémentaires. De plus, ils peuvent être semés avec d’autres espèces, comme l’avoine et le pois. Ces valeurs sûres peuvent répondre à plusieurs objectifs de santé du sol.
Plusieurs autres choix s’offrent aussi à vous.
Élaborer un plan
Que vous en soyez à vos débuts dans les cultures de couverture ou un adepte de longue date, assurez-vous d’avoir un plan, ne serait-ce que pour être sûr de disposer des semences et de l’équipement nécessaires au moment du semis. Plusieurs coopératives offrent le service de semis à forfait de plantes de couverture.
Votre plan devrait entre autres contenir les éléments suivants :
le type de travail du sol ;
le moment du semis ;
la méthode et les solutions de désherbage ;
la fertilisation ;
le moyen et le moment de destruction du couvert végétal.
Il faut aussi considérer le plan de rotation des cultures de façon à bien gérer les maladies.
Garder les sols couverts est une étape cruciale vers des sols en bonne santé.
Source: Coopérateur. Cet article est initialement paru dans le magazine de mai-juin 2021.