Comment la qualité des fourrages peut réduire les émissions de GES?
Les fermes laitières peuvent augmenter leur productivité tout en réduisant les émissions de GES. Comment? En améliorant la qualité des fourrages. Pour y arriver, les producteurs peuvent compter sur l’aide de leur expert-conseil et des spécialistes en productions animales et végétales de Sollio Agriculture.
Au Canada, on estime qu'environ 40 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en milieu agricole proviennent du méthane. Et quand on parle de méthane, la grande majorité des émissions sont d’origine entérique, c’est-à-dire de la digestion dans le rumen des bovins.
Pour atteindre l’ambitieux objectif des Producteurs de lait du Canada d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050, les producteurs doivent se tourner vers différentes stratégies qui réduisent les émissions de méthane. Certaines d'entre elles pourraient d’ailleurs réduire les émissions de méthane entérique de 60 % selon les études.
Première étape: se mesurer
Avant de pouvoir quantifier le potentiel de réduction des émissions de méthane et de GES d'une ferme, il faut d’abord savoir combien la ferme en émet et où elle se situe. Autrement dit, avant de faire un plan de match, il faut savoir avec qui on joue.
Pour mesurer les émissions de méthane de la ferme, les producteurs peuvent faire un bilan carbone. Cette avenue est plus longue et relativement compliquée, mais a l’avantage de dresser un portrait complet de la ferme en matière d’émissions de GES.
Sinon, il existe un outil très simple: la calculatrice carbone. La calculatrice va simuler la quantité de méthane (convertie en équivalent CO2 par kilogrammes de gras) émis en fonction de la ration. Elle prend en compte l'ensemble des rations pour l'ensemble des animaux de la ferme. Les données se retrouvent dans les rapports d'Agconnexion | Lactascan, ce qui permet aux producteurs de se comparer.
Les experts-conseils de Sollio Agriculture peuvent ensuite aider les producteurs à choisir les meilleures stratégies selon les objectifs de la ferme.
Améliorer la qualité des fourrages
Plus les fourrages sont digestibles et bien conservés après la récolte, mieux la vache va les digérer. Si la vache digère mieux, elle produit plus de lait de manière efficace, ce qui va réduire la production de méthane par unité de lait produit. C'est une stratégie durable ET rentable : les producteurs font une pierre deux coups!
Les simulations réalisées avec notre outil de calcul des rations indiquent qu’un foin d’excellente qualité pourra réduire les émissions de méthane jusqu’à 7,5 % par kg de lait et de 3 % par jour comparativement à un fourrage de qualité ordinaire. En plus de cette réduction en méthane, la ration pourra permettre de produire 5 % plus de lait.
Ces réductions peuvent sembler minimes, mais l’effet multiplicateur sur un troupeau représente une contribution substantielle à l’effort vers la carboneutralité.
Voici quelques conseils pour améliorer la qualité des aliments :
Choisir les bonnes semences
Les experts-conseils en productions végétales sont là, dès l’automne, pour aider le producteur à faire la sélection des mélanges de plantes les plus adaptés aux spécificités environnementales de la ferme en vue de la saison suivante.Récolter au bon moment
L’outil d’aide à la décision NUTRI-Fourrager du CRAAQ est fort utile pour planifier la récolte grâce à la prédiction de la valeur nutritive des fourrages.Favoriser des andains larges
Les andains plus larges diminuent le temps de séchage, ce qui permet de réduire la perte de matière sèche et de conserver plus de sucres dans la plante pour améliorer sa fermentation, ses qualités nutritives et, ultimement, le rendement laitier.Assurer de bonnes conditions de conservation
Si on veut des fourrages de qualité, il faut assurer une bonne stabilité lors de l’entreposage. Discutez avec votre expert-conseil de la possibilité d’utiliser des produits de conservation des fourrages.Bien gérer la reprise après une fermentation complète
Après un minimum d’un mois de fermentation, il importe de bien gérer la reprise afin de réduire les risques de compromettre la qualité dû à une exposition à l’air.
Nos experts-conseils vous accompagnent
Grâce à son grand réseau, Sollio Agriculture compte sur plusieurs spécialistes qui sont toujours à l’affût des plus récentes recherches, innovations et technologies.
Elise Gagnon, experte outils technologiques et agriculture durable chez Sollio Agriculture, a d’ailleurs pour mandat de former les équipes sur les pratiques durables et rentables. Le programme de formation a ainsi été revu pour améliorer leurs connaissances en agriculture durable et s'assurer que les experts-conseils en production animales soient à jour dans leurs connaissances en productions végétales.
Nos conseillers appliquent ensuite ces trucs sur le terrain. Cette approche est donc bénéfique pour tous les producteurs, qui ont tout à gagner quand « agriculture durable » rime avec « productivité ».
Découvrez l'expérience de deux jeunes agriculteurs de la relève, Samuel Tessier et Alexis Chassé, qui travaillent sur la qualité de leurs fourrages dans l'article du Coopérateur.