Comprendre la pyrale du maïs pour mieux la gérer
Dans les Prairies, nous avons la chance de ne pas avoir beaucoup d’insectes à combattre lorsqu’il est question de production de maïs. La pyrale du maïs est l’insecte le plus répandu, et les torts qu’elle cause varient en fonction de l’année et du lieu. Voici, dans les grandes lignes, le cycle de vie de la pyrale du maïs, l’incidence de l’environnement sur celui-ci et quelques techniques de dépistage.
Cycle de vie de la pyrale du maïs
Les pyrales du maïs hivernent sous forme de larves matures dans les tiges de maïs laissées dans les champs après la récolte. Au début du printemps, ces larves se transforment en nymphes et deviennent des papillons qui rongent la tige pour en émerger entre la fin mai et le début juin.
Après l’accouplement, les femelles pondent des œufs en masse sur la face inférieure des feuilles de maïs (1re génération), près de la nervure centrale.
Après l’éclosion, les larves se nourrissent pendant une courte période des feuilles de maïs avant de migrer dans le verticille, où elles creusent la tige. C’est aussi à cet endroit que le reste du développement larvaire se produit.
Incidence de l’environnement sur la dynamique des populations
Étant donné que les pyrales adultes pondent leurs œufs sous les feuilles et que les jeunes larves se nourrissent à la surface de celles-ci, des conditions météorologiques chaudes et sèches entraînent une forte mortalité chez les petites larves avant qu’elles ne pénètrent dans la tige du plant de maïs.
De plus, puisque ces petites larves doivent gagner le verticille de maïs pour entrer dans la tige, il peut suffire d’une averse pour tuer les larves dans le verticille rempli d’eau.
Si des températures élevées pendant la saison de croissance des cultures accélèrent le développement des insectes, elles n’entraînent pas d’éclosion supplémentaire (3e génération) durant les étés particulièrement chauds, car la diapause hiémale (hibernation) est déclenchée par la diminution de la longueur du jour en août lorsque la deuxième génération se développe dans la tige.
Incidence de l’environnement sur les dommages causés aux cultures
En s’alimentant des tiges et des épis, les larves de la pyrale affaiblissent ces parties des plants avant la récolte, ce qui entraîne la rupture des tiges et la chute des épis. De forts vents à la fin de l’été et au début de l’automne aggraveront ces dommages.
Le sectionnement des faisceaux vasculaires causé par les larves qui creusent et s’alimentent à l’intérieur de la tige entrave la circulation de l’eau et interfère avec la photosynthèse, ce qui peut nuire au rendement.
Les blessures causées par les larves qui pénètrent dans les tiges et en sortent pour se nourrir permettent aussi à des organismes qui provoquent la pourriture des tiges de maïs de s’introduire dans les plants. Si tel est le cas, le rendement et la résistance à la verse des cultures s’en trouvent diminués.
Dépistage de la pyrale du maïs
Le dépistage est un facteur clé de la gestion de la pyrale du maïs dans les champs de maïs non Bt. L’identification et le comptage des masses d’œufs et des larves aideront à déterminer si une pulvérisation antiparasitaire est justifiée. Il faut également inspecter le maïs Bt, afin de s’assurer de son efficacité continue contre la pyrale.
Les papillons de début de saison sont attirés par le maïs de plus grande taille (champs semés tôt), et les papillons femelles de deuxième génération sont attirés par les champs semés tard, dans lesquels le stade de l’apparition des soies ou de la floraison mâle survient plus tard qu’à la normale. Pour dépister les larves et les masses d’œufs de la pyrale du maïs, examinez un minimum de cinq ensembles de 20 plants dans un champ (100 plants par champ).
Dépistage de la première génération – Examinez les feuilles pour y trouver d’éventuels dégâts causés par la pyrale lorsqu’elle s’alimente. Tirez sur le verticille des plants endommagés et déroulez-le à la recherche de jeunes larves. Fendez la tige des plants de haut en bas afin de repérer des larves plus âgées. Prenez en note le pourcentage de plants endommagés ainsi que le nombre et la taille des larves trouvées.
Dépistage de la deuxième génération – Recherchez les masses d’œufs sur la face inférieure des feuilles, près de la nervure centrale du plant. Concentrez vos efforts de dépistage sur les trois feuilles situées au-dessus et en dessous de l’épi. Prenez en note le pourcentage de plants sur lesquels il y a des masses d’œufs. Répétez le dépistage tous les 5 à 7 jours pendant la durée du pic de vol des papillons (environ un mois).
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La pyrale du maïs dans un champ semé sans le caractère Bt (septembre 2021, à l'ouest de Ponoka, AB).
Seuils économiques
Des pertes économiques se produisent lorsque 50 % des plants de maïs-grain plantés dans des terres arides présentent des signes de grignotage des feuilles (piqûres) par les larves nouvellement écloses. Cela ne semble pas être le cas pour le maïs-grain planté dans des terres irriguées (en anglais).
Pour un complément d’information, nous vous invitons à lire la feuille de travail sur la pyrale du maïs préparée par le gouvernement du Manitoba (en anglais) pour le maïs-grain.
Communiquez avec un expert-conseil si vous avez besoin d’aide pour gérer la pyrale du maïs dans vos champs.
Source: La version originale de cet article est parue sur le site de Maizex.