Culture de soya : astuces pour maximiser la performance
Bien que la météo aient une grande influence sur les rendements, la planification des semis demeure un point essentiel pour maximiser la performance d'une culture de soya.
Lorsque les conditions de sol sont adéquates, avec un pH optimum, et que la compaction est bien gérée, les deux points de régie les plus susceptibles d’augmenter votre rendement dans le soya sont :
La date de semis;
Le choix de la variété.
Semer le soya avant le 15 mai permet d’en obtenir le rendement maximum. Faire les semis durant la deuxième moitié du mois de mai diminue le rendement de 4 %. Et, si c'est fait en juin, le soya ne générera que 84 % du rendement maximum de la saison. C’est ce qu’indiquent les données accumulées depuis 2010 à la Ferme de recherche en productions végétales de Sollio Agriculture, située à Saint-Hyacinthe au Québec.
Le choix de la variété est primordial pour l’atteinte de hauts rendements. Cependant, la sélection du meilleur cultivar de 2020 ne garantit en rien qu’on atteéficié de conditions parfaites pour surclasser les variétés qui possédaient un historique de stabilité de rendemindra cet objectif en 2021.
Les nouvelles variétés-vedettes de 2020 ont bénent durant les années précédentes. Comment expliquer que les variétés de soya ayant assuré la rentabilité des fermes du Québec se soient retrouvées dans l’ombre de nouveaux venus sans historique?
Retour sur la saison 2020
En analysant les données de précipitations de la station météo de notre ferme de recherche, nous avons constaté que la saison 2020 figure dans la moyenne. Cependant, un examen plus attentif des données du graphique ci-joint montre que la saison 2020 en Montérégie, au Québec (ligne jaune), est celle dont les mois de mai et de juin ont été les plus secs de l’histoire récente, et dont le mois d’août a été le plus pluvieux. Ce cocktail a favorisé le rendement dans le soya par l’absence de moisissure blanche, qui vient habituellement voler le potentiel de rendement des variétés sensibles à cette maladie.
L’ennemi no 1 du soya au Québec est la moisissure blanche (causée par Sclerotinia sclerotiorum). Le Québec est l’endroit en Amérique du Nord où la pression exercée par Sclerotinia est la plus forte. Cette situation s’explique par nos conditions climatiques, qui favorisent la croissance du champignon Sclerotinia. Celui-ci se développe en juin, lorsque les conditions de sol sont humides et que la température est fraîche, sous 26 °C. Quand ces conditions sont présentes durant les deux semaines avant la floraison du soya, le champignon germe, se développe et se prépare à relâcher ses spores. Celles-ci infecteront les plants de soya sensibles, qui fleuriront quelques jours après le solstice d’été. La période d’infection survient durant les 15 à 20 premiers jours de juillet.
Précipitations de 2017 à 2020, station météo de la Ferme de recherche en productions végétales de Sollio Agriculture.
Historiquement, au Québec, sous nos conditions normales de saison, les soyas ayant la meilleure tolérance à la moisissure blanche obtiennent les meilleurs rendements.
Donc, si votre sélection de variétés de soya pour 2021 est basée sur les plus performantes de la saison 2020, il sera judicieux d’introduire dans votre régie l’option d’un fongicide, afin de conserver le rêve de hauts rendements avec un soya n’ayant pas d’historique dans les conditions du Québec.
L’application d’un fongicide au stade R2.5, soit juste avant l’apparition de petites gousses dans l’un des quatre nœuds supérieurs du plant, pourrait réduire l’impact de Sclerotinia. Cette option, d’un coût d’environ 80 $/ha, représente 4,5 % de votre gain potentiel de rendement. Le nouveau cultivar à haut rendement doit alors être au minimum 4,5 % supérieur en rendement aux variétés possédant un historique avant d’être rentable et de justifier sa place dans vos champs.
Le prix du soya est en forte hausse en ce début d’année 2021, et les variétés de soya ayant fait leurs preuves en matière de tolérance à la moisissure blanche sont un choix judicieux dans la gestion du risque en 2021.
Les soyas Katonda R2 et Hydra R2 sont des leaders de l’industrie depuis plusieurs années au Québec. La stabilité de leurs performances au fils des ans en fait des cultivars de premier choix pour assurer la rentabilité de la culture du soya au Québec. Katonda R2 et Hydra R2 ont un profil agronomique extrêmement bien équilibré, avec la plus haute tolérance à la moisissure blanche actuellement sur le marché.
L’introduction de nouveaux cultivars est une excellente façon de pousser le rendement vers de nouveaux sommets, mais seulement s’ils sont introduits sur environ 20 % de la surface ensemencée. L’atteinte de hauts rendements commence quant à elle par une gestion de risque équilibrée. La date de semis, jumelée à un cultivar de soya ayant démontré sa performance dans le passé, est gage de succès.
Source: Coopérateur. Cet article est initialement paru dans le magazine de mars 2021.