Jean-Michel Charbonneau: un gestionnaire avec le cœur sur la main
Jean-Michel ne se cache pas de son côté attentionné et bienveillant. Gestionnaire depuis 28 ans, il marque les gens autour de lui grâce à son approche chaleureuse et son désir sincère d’aider. Issu d’une famille œuvrant dans le domaine avicole, les emplois de Jean-Michel ont toujours touché de près ou de loin l’agriculture et la nature.
Chez Sollio depuis plus de 17 ans, il donne l’impression d’être sur son x, d’avoir trouvé sa place. Surtout depuis qu’il a discrètement mis sur pied un programme d’insertion sociale avec la coopérative. Son objectif? Permettre à des jeunes gens avec troubles d’apprentissage graves de se trouver un stage.
« Ce sont des jeunes extraordinaires qui nous apportent beaucoup. On a tellement à apprendre des autres. Avec eux, c’est toujours positif, ça ne va jamais mal ! Moi ça vient me chercher. »
Donner la chance au coureur
Fortement influencé par sa femme enseignante, Jean-Michel a le désir d’accueillir ces étudiants pendant leur stage scolaire. Rémunérés, ces courtes expériences sur le marché du travail ont aussi pour objectif de leur donner la piqûre de l’agriculture. Lorsque questionné quant à savoir pourquoi il est si impliqué, Jean-Michel ne cache pas son émotivité.
« Je sais ce que c’est de prendre un chemin différent de tous les autres afin de réussir. Ce qui me rend sensible à leur réalité, ça vient de mon parcours. Oui, j’ai passé à l’école, mais jamais de façon régulière. J’ai réussi mon secondaire 5 de peine et de misère, j’ai tenté ma chance dans divers programmes au DEP mais l’école c’était difficile pour moi et ce n’est pas parce que je ne voulais pas. Il faut que quelqu’un te tende la main pour évoluer, quelqu’un qui montre qu’il croit en toi parce que sans papier et sans diplôme, c’est plus difficile. »
Une initiative qui rapporte à tous
En plus de ses ambitions à saveur sociale, Jean-Michel reste un gestionnaire. Il doit penser à ses rendements, à son équipe et il n’est pas question de se cacher derrière des valeurs creuses. Sollio Agriculture croit fermement à l’inclusion, et l’entreprise applique ses principes au quotidien. Elle donne une chance à des jeunes en difficulté parce que ces derniers sont tout aussi travaillants que n’importe qui et que leur présence permet de pallier en quelque sorte à la pénurie de main-d'œuvre.
La cerise sur le sundae?
On offre une opportunité à des gens pour qui trouver un emploi est malheureusement compliqué. Bien souvent, il est simplement question de faire quelques ajustements ergonomiques ou organisationnels. Deux conditions qui sont loin de refroidir la coopérative.
« On a l’un de nos protégés qui fait une tâche très répétitive. Nos employés, lorsqu’on leur demande d’accomplir cette même tâche, le font par acquis de conscience, mais jamais par plaisir. Notre stagiaire, lui, est heureux de la faire. Il est moins rapide, mais il réussit à son propre rythme. En tant que gestionnaire, tout ce qui compte à mes yeux c’est qu’on arrive au même résultat, peu importe le temps que ça prend. Et lui, il l’apprécie. »
Jean-Michel voit beaucoup plus loin que les limitations physiques ou mentales de ses futurs employés. Il voit le potentiel de former une main-d'œuvre fidèle lorsqu’on en prend soin. Il croit à l’accumulation des connaissances, essentielles à l’entreprise, qui survient lorsqu’un employé travaille dans un poste sécurisant, à long terme. Pour le gestionnaire, il s’agit de ressources incroyables qui ont leur place dans l’industrie.
Ce serait un rêve pour moi de faire grossir l’initiative d’insertion sociale. Combien y a-t-il de jeunes avec un diagnostic au Québec à qui on ne donne pas de place dans notre société ? Il faut que ça change.