Six erreurs à éviter lors du semis

La première étape d’une culture de maïs réussie consiste à s’assurer d’effectuer le semis correctement. Voici des conseils et idées permettant d’éviter les principales erreurs commises lors du semis du maïs.       
 

1. Première fenêtre de semis

Voici d’importantes raisons pour lesquelles les producteurs ratent la première bonne période de semis :

• Mauvaise communication entre un nouveau tracteur et l’équipement de semis existant;

• Mauvaise connexion d’un câble ou un tuyau hydraulique qui fuit.

Solutions : Commencez tôt à préparer le semoir, et assurez-vous que tous les membres de l’équipe possèdent une copie du plan de plantation. Assurez-vous que toutes les technologies sont prêtes à être utilisées.

Voici la liste de vérification technologique en cinq points de John Fulton :

1. Assurez-vous que le micrologiciel du récepteur GPS et le dispositif d’affichage dans la cabine sont à jour.

2. Assurez-vous que les mesures de décentrage du récepteur GPS et du semoir sont correctement saisies dans l’affichage pour garantir la précision des fonctions MARCHE/ARRÊT de gestion automatique des rangs et veiller à ce que les taux de semis changent au bon endroit dans le cas des semis à taux variable.

3. Sauvegardez et archivez les données de plantation des années antérieures dans un endroit sûr, sur un ordinateur à la ferme, un disque dur externe, un site en nuage ou un autre support fiable.

4. Si vous achetez une correction différentielle, assurez-vous que votre abonnement est à jour avant le début de la saison de plantation.

5. Examinez les faisceaux de câbles et les connecteurs pour déceler les dommages et les connexions desserrées.

Source : Liste de vérification technologique en cinq points de John Fulton, Université de l’État de l’Ohio. Pre-season planter tips (Conseils de pré-saison relatifs aux semoirs) – Ohio Ag Net | Ohio’s Country Journal (ocj.com)

2. Émergence inégale de la semence

Il est devenu clair au fil des ans que des semis qui lèvent plus tard que les semis autour d’eux constituent l’un des principaux facteurs de perte de rendement. Dans certains cas, en particulier par temps chaud, un retard aussi minime que 12 heures peut provoquer des diminutions considérables du rendement chez ce plant à levée tardive. Les raisons de ce retard sont souvent liées à l’humidité, puisque le semis a de la difficulté à s’humecter suffisamment pour lancer le processus de germination.

Solutions : Assurez-vous que les disques de semis creusent une tranchée régulière en forme de V (vérifiez le diamètre des disques et leur point de contact), que les tubes à semences ne présentent pas de fissures ou de bosses et que les roues de réglage de profondeur sont bien ajustées contre les disques doubles.

Si vous commencez à planter votre maïs le 25 avril à une profondeur de 1,75 po (4,45 cm), vous devriez songer à augmenter la profondeur à mesure que la saison avance et que le sol devient plus sec et plus chaud. Un ajustement d’un quart de pouce (0,64 cm) chaque semaine assure une profondeur de plantation de 2,75 po (6,9 cm) le 25 mai et diminue considérablement le risque de voir des plants émerger de façon tardive.
 

Résultats sur trois ans des essais de profondeur de plantation menés par Maizex Seeds

En outre, n’oubliez pas de descendre du tracteur pour vérifier régulièrement la profondeur des semis, y compris lorsque vous semez dans un nouveau champ. Souvent, on sème moins profondément qu’on le croit. Ayez sur vous un outils pour mesurer la profondeur des semis, et apportez une autre règle ou un morceau de bois que vous placerez à l’horizontale au niveau du sol ferme. Cette façon de faire vous garantit que vous mesurez la profondeur réelle des semis.

3. Compaction du sillon lors du semis

Lorsque le sol est très humide, il peut être difficile de creuser la tranchée, de disposer la semence et de refermer la tranchée sans provoquer un durcissement de la semence qui pourrait nuire à la croissance des premières pousses et à la prolifération des racines.

Solutions : Vérifiez les prévisions météorologiques et dites-vous bien qu’il est préférable d’attendre 18 heures plutôt que d’aller de l’avant avec la plantation dans des conditions humides.

Ajustez la pression d’abaissement des unités de rang de sorte que les roues de réglage ne soient pas enfoncées dans le sol de façon excessive. Une fois le semoir dans le champ et en position de plantation, la pression de contact des unités de rang ne devrait pas vous empêcher de tourner manuellement les roues de réglage de la profondeur (avec un effort raisonnable). Envisagez de recourir à des roues de fermeture munies de dents ou de crampons pour refermer la tranchée par éboulement ou plutôt que de simplement l’écraser.

Le choix des roues de fermeture peut être très subjectif; les producteurs doivent vérifier ce qui fonctionne le mieux dans leur situation. Dans de nombreux cas, les roues de fermeture par éboulement n’offrent un avantage considérable que dans des conditions plus difficiles (c.-à-d., conditions humides, sols lourds, présence de résidus, etc.).

4. Semences manquantes

Des semences manquantes ou sautées diminuent beaucoup plus le rendement que des semences mal positionnées (c.-à-d., espacées de 4 po [10 cm] plutôt que 6 po [15,2 cm]), et compromettent davantage le rendement qu’un doublon. De plus, elles présentent souvent plus de risques qu’une levée tardive, surtout si le semis est seulement en retard d’une feuille sur ses voisins.

Bien entendu, cette réduction du rendement repose sur le nombre d’épis; deux sauts sur une longueur de 17 pi et 5 po (5,3 m) peut mener à la production de 29 000 épis plutôt que 31 000, et sur des terres hautement productives, cela pourrait signifier une diminution du rendement de 6 à 12 boisseaux par acre.

Solutions : Consultez les compteurs pour vérifier l’exactitude du nombre de semis; assurez-vous que le nombre de graines plantées correspond à ce qu’indique votre moniteur. Une petite chaîne munie de crochets en forme de S aux extrémités peut vous permettre de soulever les roues de fermeture et d’effectuer un dénombrement précis des semences dans une tranchée ouverte ou une voie d’accès. 

5. Interférence lors du semis par des résidus de culture

Certaines semences n’atteignent pas leur potentiel parce qu’elles sont exposées à des résidus coincés dans la tranchée ou parce que la tranchée n’est pas refermée adéquatement. Dans ces situations, l’humidité est souvent suffisante pour permettre la germination, mais l’interférence provenant des résidus ou des espaces vides causent un stress aux semis lorsqu’ils émergent. Ainsi, même s’ils peuvent émerger à temps, ils prennent rapidement du retard.

Solutions : Des Tasses-résidus qui effleurent la surface du sol peuvent réduire l’agrégation de résidus. Le fait d’avoir des nettoyeurs de rang dont vous pouvez régler l’intensité depuis la cabine change la donne.

Assurez-vous que l'unité de semis et les roues de fermeture sont centrées sur le rang. Si vous avez de la difficulté à refermer la tranchée parfaitement en raison d’un lit de semence irrégulier, songez à planter un peu plus en profondeur.

6. Fertilisation inadéquate au semis

Un apport inadéquat d'azote en bande (2 x 2 po) lors du semis en démarrage de la semence peut freiner ce qui aurait pu être un bon début pour une culture de maïs. Des recherches suggèrent que le taux de nitrates dans le sol dans la zone des rangs doit être d’au moins 40 ppm. En 2021, des travaux sur parcelles réalisés par Maizex ont démontré que les champs les plus susceptibles de ne pas atteindre ce seuil avaient fait l’objet d’un épandage d’engrais liquide dans le sillon de semis comme démarreur, pour un apport fertilisant de 3 lb par acre (3,36 kg/ha). Le reste de l’azote étant appliqué après le stade de six feuilles du maïs. Pour combler le manque, il est recommandé de faire une application d'engrais à la volée avant le semis de 35 lb/acre (40 kg/ha) d'azote.

Solution : Sachant que bien souvent il n’est pas pratique de faire passer plus d’azote par le semoir, la solution consiste à augmenter l'application d'azote à la volée avant ou juste après la plantation à au moins 60 lb par acre (67 kg/ha).

Évaluer votre population levée au champs

L'évaluation du nombre de plants levés au champ permet de mesurer la réussite de votre plantation. Il s’agit simplement du pourcentage de semences plantées qui produisent un épi récoltable à l’automne.

Chez Maizex, lorsque nous surveillons un champ, nous recueillons trois chiffres :

1. Le nombre de grains plantées

2. Le peuplement à la mi-juin

3. Le nombre d’épis au moment de la visite des champs (fin août)

Par exemple, le nombre moyen de graines plantées dans un champ est de 33 800. Ce nombre donne un peuplement de 32 800 épis en juin et un nombre final d’épis de 30 750. La formule de conversion en nombre d’épis pour ce champ est la suivante : 30 750/33 800 = 91 %. Le résultat dans ce champ pourrait être meilleur (94 % est un bon objectif), et il semble que la source du problème ne soit pas la levée totale, mais le fait qu’un trop grand nombre de ces plants levés n’aient pas donné d’ épis solides.

Cela indique peut-être que certaines semences ont levé tardivement sur le rang ou que le compactage des parois latérales des rangs entraîne une sous-performance des plants après leur levée.

Vous pouvez visionner des vidéos sur la configuration du semoir qui passent en revue les idées mentionnées plus haut et bien d’autres encore.

Préparation du semoir mécanique (anglais)

Vidéo Maizex Moving : Préparation du semoir (anglais)

Si vous avez des questions sur l’évaluation du peuplement de maïs ou si vous souhaitez obtenir de l’aide pour évaluer vos champs ou le rendement de votre semoir, vous pouvez toujours communiquer avec votre expert-conseil Sollio Agriculture.

Source: La version originale de cet article est parue sur le site de Maizex.