Traite robotisée : Un changement complet de routine
Le passage à la traite robotisée n’a pas été un long fleuve tranquille à la ferme RJM Côté d’Hébertville-Station au Québec. En plus de devoir apprivoiser un nouveau mode de production et de nouveaux équipements, les propriétaires ont dû revoir complètement leur routine. Heureusement, ils ont pu compter sur l’accompagnement bienveillant de leur experte-conseil.
« Changer les habitudes des producteurs, c’est ce qui est le plus difficile en robotisation, lance l’experte-conseil ruminant et végétal chez Nutrinor coopérative, Mélanie Dufour. Il n’y a pas que les vaches qui sont routinières! »
L’experte, qui a suivi la ferme pas à pas dans la transition vers la robotisation, explique qu’au départ, les propriétaires continuaient à gérer leur troupeau comme avant. « On soignait les vaches trois fois par jour, se souvient, rieuse, la copropriétaire Catherine Brassard. Mélanie nous a dit qu’il fallait arrêter ça. »
En regardant les caméras installées dans l’étable, la technologue professionnelle a également constaté que le copropriétaire de la ferme, Marc-André Côté, allait souvent « déranger » ses vaches. « C’est un gros changement d’habitudes pour les animaux, mais aussi pour les producteurs, souligne-t-elle. Il faut apprivoiser la nouvelle réalité des deux côtés. »
Selon celle qui accompagne des producteurs depuis plus de 20 ans, Catherine et Marc-André ont un grand souci de bien faire les choses. Ils voulaient devenir performants dès la première année en robotisation. « Il y a souvent une baisse de production au départ et c’est normal, mentionne- t-elle. Je dis toujours à mes clients que les douze premiers mois, c’est de l’acclimatation. On parlera des chiffres après. »
3 changements pour optimiser la production
Pour faciliter la transition vers la traite robotisée, Mélanie Dufour a proposé 3 ajustements aux propriétaires de la ferme RJM Côté.
- L’approche Milk first: C’est quoi, l’approche Milk First? « On veut que les vaches aillent dans les stalles de couche, ensuite qu’elles aillent au robot et qu’elles mangent après la traite », indique-t-elle.
- Abandonner l’ensilage frais: « En traite robotisée, ça ne fonctionne pas très bien, note-t-elle. Les vaches de la ferme RJM Côté se gavaient, mais n’allaient pas au robot, mentionne l’experte-conseil. Après discussion, on a pris la décision d’attendre que l’ensilage soit bien fermenté avant de le servir. » Ce changement a rapidement amené une stabilité dans la production.
- Opter pour Transimil 15: les vêlages constituaient un défi important à la ferme RJM Côté. Les vaches souffraient d’hypocalcémie et elles trainaient au robot. « Les producteurs leur donnaient du calcium, mais elles n’avaient pas beaucoup d’appétit », précise Mélanie. Elle leur a proposé de passer à une nouvelle ration anionique avec l’aliment Transimil 15. L’ensilage de maïs a aussi été ajouté à l’alimentation pendant la période de transition. Ces changements ont permis de résoudre les problèmes métaboliques au vêlage et de produire 5 kg de plus au pic de lait.
Les propriétaires de la ferme RJM Côté ont fait beaucoup de chemin depuis leur passage à la robotisation. Ils ont dû réapprendre leur métier et reconstituer un nouveau troupeau (quelques vaches de l’ancien troupeau étaient trop vieilles pour faire la transition).
Leurs efforts ont toutefois porté leurs fruits. Après quatre ans, leurs vaches produisent plus de 36 litres de lait par jour alors qu’elles en produisaient 32 litres en stabulation entravée.