Résultats de l'enquête AgroCarbone Grandes Cultures
La grande majorité des producteurs agricoles ont adopté des pratiques durables dans les dernières années et ont observé des bénéfices, notamment sur le rendement. C'est ce que montrent les résultats de l'enquête réalisée auprès des producteurs dans le cadre de la démarche AgroCarbone Grandes Cultures.
Sollio Agriculture, Coop Carbone et les coopératives partenaires ont entamé la phase 2 du projet AgroCarbone à l'automne 2023, soit l’analyse de faisabilité. L'objectif de la phase 2 est de développer des modèles d'affaires qui aideront les producteurs à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et séquestrer du carbone dans les sols agricoles en s'assurant qu'ils soient rémunérés pour l'application des nouvelles pratiques.
L'enquête auprès des producteurs est une étape clé de la démarche qui a permis de :
Comprendre les motivations des producteurs pour implanter des pratiques de réduction des émissions de GES et de séquestration du carbone;
Connaitre les freins à l'adoption de ces pratiques;
Ce qui a déjà été implanté ici et ce qui fonctionne bien (ou non);
Ce que les producteurs sont prêts à adopter dès la première année.
Résultats de l'enquête AgroCarbone
Pas moins de 193 producteurs ont répondu à l'enquête entre le 15 janvier et le 1er mars 2024. La majorité d'entre eux produisent du maïs (81 %) et du soya (77 %). Plus de la moitié des répondants ont des prairies/pâturages et une production animale.
On constate que les producteurs ont déjà adopté des pratiques durables à la ferme :
97 % des répondants ont implanté au moins une pratique agricole (cultures de couverture, réduction du travail du sol, amendements organiques, etc.) et 67% des répondants ont implanté au moins une pratique agroforestière.
Un peu plus de la moitié des producteurs ont adopté depuis plus de cinq ans la réduction du travail du sol (54 %), les cultures diversifiées (53 %), les cultures des prairies (52 %) et les amendements organiques (52 %).
Le tiers (34 %) des producteurs ont adopté les cultures de couverture depuis moins de cinq ans.
Le tiers (34 %) des producteurs agricoles ont implanté des bandes riveraines depuis plus de cinq ans
Le tiers (33 %) des répondants ont mentionné que les cultures de couverture seraient la pratique qu’ils implanteraient au courant de la prochaine année.
Parmi ceux qui ont déjà implanté ces pratiques, plusieurs ont observé d'importants bénéfices :
Meilleure agrégation du sol et augmentation de la présence de vers de terre (48 %);
Augmentation de la matière organique et augmentation de l’infiltration de l’eau (41 %);
Décompaction du sol (38 %);
Meilleur rendement (43 %).
Par ailleurs, les résultats montrent qu'il reste encore de belles opportunités d'accompagner et de soutenir les fermes par rapport à la réduction des émissions de GES et à la séquestration du carbone dans les sols agricoles. En effet, près de la moitié des producteurs estiment avoir un niveau de connaissance moyen (41 %) ou faible à inexistant (36 %) sur le sujet.
Heureusement, 68 % des répondants sont intéressés à en apprendre davantage sur la démarche AgroCarbone.
Les résultats de l'atelier collaboratif
Des coopératives, des experts-conseils en agroenvironnement et des directeurs généraux du réseau ont participé à un atelier collaboratif en octobre 2023 dans le cadre de la phase 2 de la démarche.
Cet atelier a permis de réaffirmer que les producteurs sont ceux qui ont le plus grand levier pour réduire les émissions de GES et séquestrer le carbone dans le secteur agroalimentaire.
Les résultats de la phase 1
Depuis son lancement au printemps 2023, la démarche AgroCarbone Grandes Cultures va bon train.
La première étape, celle de l'analyse préliminaire, a permis de mettre en lumière la situation du secteur des grains au Québec par rapport aux émissions de GES et à la séquestration du carbone.
Voici quelques constats de la phase 1 :
Le secteur agricole peut contribuer de manière significative à l'atteinte des cibles de réduction des émissions de GES pour 2030 et 2050.
Plusieurs entreprises agroalimentaires se sont engagées publiquement à réduire leurs émissions d’ici 2030, ce qui va impliquer indirectement les producteurs.
Il existe un potentiel de séquestration dans les sols agricoles du Québec, mais il manque de preuves scientifiques pour définir quelles sont les meilleures stratégies pour y parvenir.
Plusieurs programmes sont en vigueur à l’international pour rémunérer les producteurs agricoles qui adoptent des pratiques permettant de séquestrer le carbone.
Il reste encore du travail à faire pour trouver des façons de séquestrer le carbone qui sont simples à implanter et viables économiquement pour les producteurs du Québec.
Rejoignez la démarche AgroCarbone Grandes Cultures pour en apprendre davantage et participer au développement des modèles d’affaires.