Comment réduire l'impact du froid sur le troupeau laitier?

En hiver comme en été, les vaches sont sujettes au stress thermique. Si on ne peut pas contrôler la météo, on peut au moins réduire les effets du froid sur le troupeau et ainsi améliorer l'efficacité de la production de lait.

« L'hiver apporte son lot de défis dans la régie du troupeau. Et quand le froid n'est pas bien géré, ça entraine des conséquences sur la productivité », explique le coordonnateur technique et stratégie d'affaires, secteur Ruminants pour Covris et Novago coopérative, Jean-François Lemay.

Du côté des veaux, le froid peut ralentir le gain de poids. Du côté des vaches, c'est la préparation au vêlage qui risque d'être affectée, notamment à cause de désordres métaboliques qui pourraient en résulter (déplacement de caillette, rétention placentaire, acétonémie, etc.).

« Si la vache est en déficit énergétique pendant la préparation au vêlage parce qu'elle combat le froid, il va y avoir une diminution de la production de lait en début de lactation, c'est certain », souligne l'expert.

Comment, donc, réduire l'impact du froid sur les vaches laitières?

Humidité dans l'étable: trouver le juste milieu

« Tout est une question de température, vitesse de l'air et d'humidité », soutient Jean-François Lemay.

Selon lui, il faut avoir de 4 à 6 changements d'air par heure. « En bas de ça, ce sera plus chaud mais beaucoup trop humide, avec un taux d'ammoniac élevé, mentionne-t-il. En contrepartie, si on change trop l'air, il pourrait faire trop froid. »

L'humidité doit aussi être prise en compte pour les étables ventilées naturellement. Les producteurs doivent alors ajuster la température intérieure de fonctionnement. Ils peuvent aussi utiliser des ventilateurs de plafond haut volume et faible vitesse (ou HVLS pour les intimes) qui fonctionnent en sens inverse pour récupérer un peu de chaleur.

Alimentation des vaches en hiver

À partir du moment où il fait 0 °C dehors, la vache doit commencer à augmenter sa consommation de matière sèche volontaire. « Sauf qu'à un moment donné, elle atteint sa capacité maximale de consommation. Comme nous, elle n'a plus faim! lance l'agronome. Comme elle ne peut pas manger plus, on lui donne quelque chose de plus concentré en énergie, comme du maïs ensilage ou du maïs-grain pour compenser ce manque. »

À l'heure actuelle, il n'existe pas de formule mathématique ou de tableau pour calculer la quantité exacte d'ensilage de maïs et/ou de maïs-grain à donner en hiver en fonction de la température. Toutefois, les experts-conseils de Sollio Agriculture peuvent aider les producteurs à ajuster le programme alimentaire.

Dans tous les cas, les aliments doivent être servis en bonne quantité, avec de l'eau fraiche (mais pas glacée). « S'il annonce des grands froids, les producteurs doivent ajuster la recette un ou deux jours à l'avance », conseille l'expert.

Les veaux, quant à eux, sont plus sensibles au froid. Dès le mois de novembre, les producteurs peuvent augmenter graduellement la concentration de solides du lait. Encore une fois, les experts-conseils sont là pour les aider à faire l'ajustement en fonction de l'aménagement et de l'environnement de la pouponnière.

Liste de contrôle pour les vaches en hiver

Voici quelques éléments à vérifier pour réduire le stress thermique du troupeau par temps froid.

• Litière sèche et isolante
• Accès à de l'eau de qualité, mais pas gelée (les bols à eau chauffants sont une bonne option)
• Aliments offerts en quantité suffisante
• Ration ajustée (avec maïs ensilage ou maïs grain) un ou deux jours à l'avance s'il annonce très froid
• Ventilation adéquate
• Veau: augmenter graduellement la concentration de solides du lait, dès le mois de novembre
• Surveiller le vent pour les installations extérieures