La sélection volontaire pour améliorer la performance du troupeau laitier
Que se passe-t-il quand le gain de productivité permet à une ferme laitière d'atteindre la limite de +10 jours dans sa marge de quota ? Ça ouvre la porte à une stratégie de gestion fort intéressante: la sélection volontaire.
Qu'est-ce que la sélection volontaire en production laitière?
La sélection volontaire, c'est de retirer du troupeau les vaches les moins profitables (c'est-à-dire les vaches faibles en lait, celles qui ont des problèmes de CCS, de reproduction, de locomotion, etc.) pour améliorer la performance du troupeau avec celles qui restent.
Comme pour une équipe de hockey, si on veut gagner la Coupe Stanley, il faut sélectionner les meilleurs joueurs.
Les avantages de faire de la sélection volontaire
Plutôt que de diminuer la productivité par vache pour respecter le quota, un réflexe qui peut arriver, la sélection volontaire permet de garder le cap sur une productivité élevée avec moins de vaches. Résultat? On réduit par le fait même les frais variables reliés aux animaux en moins.
Par exemple, on économise sur: les frais d’inséminations, les frais de vétérinaire, la litière, le parage des onglons, etc.
La sélection volontaire permet aussi de réduire l’inventaire nécessaire en génisses de remplacement.
Finalement, il arrive parfois que la sélection soit difficile à faire, parce que les vaches les plus problématiques ont toutes été retirées du troupeau. Lorsqu'on arrive à cette étape, la sélection volontaire est alors remplacée par l'achat de quota, sans avoir besoin d'agrandir. Ça permet « d'agrandir par en-dedans », comme on dit.
Si vous gardez le pied sur la pédale de gaz, que vous sortez les vaches qui sont moins performantes, vous augmentez la production moyenne de lait par vache et la marge annuelle. Tout ça, avec beaucoup de frais variables à la baisse et avec les mêmes frais fixes et de main-d’œuvre.
Comment y arriver?
Pour pouvoir faire de la sélection volontaire, il faut:
Avoir de bons pics de lait : le pic est responsable à 80 % du résultat de la lactation totale d'une vache. Pour avoir de bons pics de lait, il faut travailler sur la régie, le confort et l'alimentation pendant la phase critique tarissement-préparation vêlage-début lactation.
Trouver la planche la plus basse du baril : ça veut dire de cibler les facteurs limitants sur la ferme et les améliorer pour augmenter la productivité par vache. Parfois, c'est l'alimentation, parfois, c'est la ventilation, la régie de reproduction, le confort, etc. Votre expert-conseil peut vous aider à trouver la planche la plus basse du baril et à identifier les opportunités d'amélioration.
Bien que la réponse peut parfois être rapide, il faut se donner du temps avant de voir les efforts porter fruit. Le temps de faire un tour de roue et que les vaches puissent nous montrer ce qu'elles peuvent faire à leur prochain pic.
Il n'y a pas de recette miracle ou de produits magiques. Prenez le temps, avec votre expert-conseil, d'analyser les données technico-économiques dans Lactascan, comme les coûts et les marges par vache, pour cibler les possibles améliorations et vous fixer des objectifs précis.