Pourquoi et comment faire un bilan carbone à la ferme?
Faire un bilan carbone de la ferme est une étape cruciale pour réduire ses émissions de gaz à effets de serre (GES). Ce processus est simple quand on sait comment s'y prendre et qu'on est bien accompagné par notre expert de Sollio Agriculture. Suivez le guide!
En matière d'émissions de GES, il est essentiel de connaître sa situation de départ et d'établir un bon plan de match pour espérer des résultats durables et profitables. Comme on dit, il faut savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va. Cette expression s'applique bien à la démarche pour réduire l'empreinte carbone d'une ferme.
C'est quoi, un bilan carbone?
Le bilan carbone est une évaluation des émissions de GES. Pour une exploitation agricole, c'est un outil de diagnostic qui permet de calculer la quantité de GES émise et séquestrée par année.
Le calcul de base est simple:
Émissions de GES de l'entreprise - séquestration de carbone dans le sol = bilan carbone net (en tonnes d'équivalent de CO2/année ou t éq. CO2).
À quoi sert le bilan carbone?
Le bilan carbone permet de comprendre les sources d'émission de GES à la ferme.
Autrement dit, il permet de savoir d'où proviennent les émissions de GES pour ensuite cibler les efforts de réduction au bon endroit.
Quelles sont les étapes pour réaliser un bilan carbone?
Faire un bilan carbone, c'est un processus assez rigoureux. Nos experts-conseils en agroenvironnement peuvent toutefois vous accompagner tout au long de la démarche, ce qui rend la chose beaucoup plus simple.
Étape 1 : établir le périmètre de l'analyse
Il faut d'abord faire l'inventaire des émissions directes et indirectes générées par les activités qui sont sous le contrôle de la ferme (portée 1 et portée 2). Ensuite, il faut comptabiliser les émissions indirectes générées avant et après la production (portée 3).
Étape 2 : collecter les données
C'est l'étape qui nécessite le plus de temps, mais les données sont toutes facilement accessibles via les outils numériques utilisés par l'entreprise. Il faut par exemple recueillir des données d'activités sur :
Les sols et les cultures;
La gestion du fumier;
L'élevage;
Les intrants;
Les puits de carbone (boisés et plantations sur la ferme, taux de matière organique dans le sol).
Ça fait beaucoup de données, mais pas de panique! C'est l'expert-conseil qui récolte ces informations. C'est aussi lui qui identifie les facteurs d'émission appropriés pour chaque source en se référant à des protocoles reconnus (comme le Protocole des GES), qui sont intégrés au calculateur développé par Sollio Agriculture.
Étape 3 : calculer et analyser le bilan
Ici, on utilise les données récoltées à l'étape précédente. On se base sur une méthodologie rigoureuse et reconnue internationalement et qui reflète l’état de la science sur les émissions de GES du secteur agricole au Canada et au Québec, mais grosso modo, on multiplie les données d'activités par les facteurs d'émission correspondants. On soustrait ensuite les données de séquestration. Ça donne le bilan carbone net.
Et après, on fait quoi?
Une fois que le producteur a son bilan carbone en main, il est prêt à passer à l'action. Ça veut dire:
Définir le plan de match
On identifie les principales sources d'émissions et les opportunités de réduction et/ou de séquestration pour améliorer le bilan.Mettre en œuvre les actions
Appliquer les mesures identifiées dans le plan.Mesurer les progrès
Mesurer régulièrement l'évolution du bilan carbone.
Entrer (ou non) sur le marché du carbone
Si le producteur améliore son bilan carbone, il pourrait décider de valoriser ses réductions de GES.
En effet, certaines pratiques agricoles durables peuvent être converties en crédits carbone, à condition d'être mesurées, vérifiées et certifiées par un organisme indépendant qui calcule combien de tonnes d'équivalent de CO2 ont été évitées ou capturées.
Le producteur peut ensuite utiliser ses crédits carbone pour atteindre la carboneutralité ou les vendre sur le marché du carbone et en faire une source de revenu.
Le marché des crédits carbone dans le secteur agricole au Canada reste actuellement peu encadré. De ce fait, il n'est pas encore financièrement rentable pour les producteurs. Il est donc certainement judicieux de conserver ses crédits en attendant que le marché canadien se structure davantage, notamment grâce à des initiatives comme la démarche AgroCarbone.
N'hésitez pas à parler de votre bilan carbone avec votre expert-conseil : peu importe les actions qui seront mises en place, c’est la première étape essentielle pour en tirer profit par la suite.
Découvrez comment les producteurs de la Ferme Éthier-Pelland utilisent le bilan carbone pour réduire les émissions de GES dans l'article du Coopérateur.