Le sevrage du poulain
Le sevrage est une période de stress importante pour le poulain et la jument, mais aussi pour les propriétaires des chevaux. Voici les différentes méthodes de sevrage et les règles à respecter pour que l'expérience se déroule de manière positive et sécuritaire.
Quel type de sevrage choisir?
Le choix du type de sevrage dépend de plusieurs facteurs : le nombre de poulains à sevrer, les installations disponibles, le comportement des chevaux à séparer, leur état de santé, leur condition générale ainsi que le temps et l’énergie que les propriétaires ont à leur disposition.
Les règles d’or pour un sevrage réussi
Peu importe la méthode choisie, certains principes de base doivent être respectés avant d’entreprendre le sevrage complet du poulain :
1. Le poulain devrait être âgé d’au moins 5 à 6 mois, à moins d’une condition particulière (poulain orphelin, jument ayant perdu rapidement sa condition après le poulinage, etc.);
2. Le poulain devrait être en bonne santé et la médecine préventive devrait être à jour;
3. Le poulain devrait déjà boire de l’eau et manger des concentrés et du foin de façon régulière;
4. Les installations (box, paddock, etc.) utilisés doivent tous être sécuritaires;
5. Le poulain devrait être sociabilisé avec les poulains et chevaux qui l’accompagneront;
6. Le sevrage devrait être bien planifié et ne devrait pas être exécuté seul;
7. Le poulain devrait être facilement manipulable en laisse;
8. Les conditions météorologiques devraient être clémentes lors du sevrage.
Tous ces facteurs vous aideront à déterminer le type de sevrage à privilégier : le sevrage drastique ou le sevrage graduel.
Le sevrage drastique du poulain
Le sevrage drastique consiste à séparer le poulain de la jument poulinière du jour au lendemain. Idéalement, le poulain demeure dans son environnement habituel en compagnie des autres chevaux et poulains qu’il connait déjà. C’est la jument qui est transportée à un endroit éloigné à l’abri de la vue, de l’odeur et des appels de son poulain.
Ces précautions sont nécessaires pour prévenir l’intensification des démonstrations de panique qui peuvent survenir s’ils demeurent en contact.
Pour des questions d’efficacité, les écuries d’élevage favorisent souvent le sevrage de 2 à 4 poulains à la fois qu’ils gardent ensuite en groupe. Les poulains sevrés peuvent ainsi se développer tous ensemble, ce qui facilite la régie alimentaire et les garde actifs. Lors de la séparation, s’ils sont déjà habitués au box, certains éleveurs préfèrent les garder à l’intérieur pour quelques heures afin de prévenir les blessures. Une fois leur calme retrouvé, ils sont remis en liberté à l’extérieur.
Ce point est critique puisque l’exercice est le facteur le plus important pour permettre une croissance saine. Le tableau 1 donne un exemple de transition alimentaire qui peut être mis en place pour la jument poulinière et pour le poulain lors d’un sevrage drastique.
Tableau 1. Exemple de régie alimentaire lors d’un sevrage drastique
Le sevrage graduel du poulain
Contrairement au sevrage drastique, le sevrage graduel a l’avantage de causer peu de stress chez le poulain et la jument. Par contre, il demande beaucoup plus de temps et de manipulations aux propriétaires et cela de façon quotidienne.
Il peut être amorcé dès le deuxième mois de vie du poulain et consiste à séparer la mère du poulain pour de très courtes périodes qu’on allonge graduellement chaque semaine. Au début, cette séparation ne doit pas restreindre la consommation de lait du poulain, mais au fil des semaines, elle permettra de sauter un boire, puis quelques-uns pour permettre le tarissement graduel de la jument.
Lorsque le poulain est seul au box, c’est le moment idéal pour que les propriétaires commencent à créer un lien avec lui en le manipulant en laisse, en le brossant, bref, en effectuant tout son entretien régulier.
Lorsque la jument et le poulain sont remis à l’extérieur pour leur sortie quotidienne, il est important de les mettre en contact avec d’autres chevaux calmes et amicaux pour sociabiliser le poulain et faciliter le sevrage lorsque le poulain sera séparé de la jument pour de plus longues périodes. Évidemment, toutes ces manipulations doivent être faites dans le calme, dans un environnement sécuritaire en prenant en compte le comportement individuel de tous les chevaux.
Puisque ce type de sevrage se fait de façon graduelle, l’alimentation de la jument et du poulain seront également modifiées graduellement en fonction de leurs besoins nutritionnels, de leur condition de chair et de la production laitière de la jument. En règle générale, la quantité de moulée de la jument est progressivement diminuée contrairement à celle du poulain qui est augmentée. Un apport adéquat en vitamines et minéraux devrait toujours être assuré.