Ferme de recherche : des solutions rentables et durables
La ferme de recherche en productions végétales de Sollio Agriculture innove depuis 45 ans. Aujourd'hui, les chercheurs y testent des variétés et des pratiques pour aider les producteurs à faire face aux changements climatiques tout en optimisant la rentabilité de leurs cultures.
À la ferme de recherche en productions végétales de Sollio Agriculture, les chercheurs testent des variétés et des pratiques pour aider les producteurs d'ici à faire face aux changements climatiques tout en optimisant la rentabilité de leurs cultures. Tour d'horizon des projets pour 2024.
D'abord, il faut savoir que côté recherche et innovation, Sollio Agriculture compte deux pôles dans le secteur végétal:
- Développement de semences
- L'agriculture durable
Tous les projets de la ferme de recherche gravitent donc autour de ces deux pôles. Et chaque projet vise à optimiser la production à l’échelle de la ferme.
Développement de semences performantes
En 2024, la ferme de recherche poursuit son programme d'amélioration et de sélection génétique.
Certaines variétés, dont l'avoine et le soya sont entièrement développées chez Sollio Agriculture, des croisements à la mise en marché. Du côté du blé, on sélectionne les meilleures génétiques à travers le monde, puis on fait beaucoup, beaucoup de tests pour trouver celles qui sont le mieux adaptées aux conditions de culture de l'est du Canada.
Le fait d'offrir des semences performantes et bien adaptées au climat et aux sols d'ici contribue au développement d'une agriculture plus durable. Comment?
- En développant des cultures plus résistantes (par exemple à la sécheresse ou à l’arrivée de nouvelles maladies ou ravageurs), on aide les producteurs à maintenir un bon niveau de productivité malgré les changements climatiques.
- L’amélioration génétique permet aux producteurs agricoles de cultiver de nouvelles espèces dans des régions où ce n’était pas possible auparavant. Ça permet entre autres de maintenir la diversité des cultures dans les rotations.
- Souvent, l'amélioration génétique permet de produire plus d’aliments, de meilleure qualité, pour la même quantité d’intrants (ou même moins).
Diminuer l'usage des produits de protection des cultures
Le gouvernement du Québec veut réduire de 40 % les indices de risques pour la santé et l’environnement liés à l’usage des pesticides d'ici 2030.
L'équipe de la ferme de recherche étudie donc différentes pratiques pour que les producteurs atteignent cet objectif en conservant de bons rendements. Pour l'instant, il n'y a pas de solution miracle, mais plusieurs bonnes pistes à explorer:
- Les robots désherbeurs: le robot autoporté Erion, qui travaille sur deux rangs à la fois, pourrait être intéressant pour les producteurs de grandes cultures. Le seul hic : il ne va pas en dessous des plants. Le robot doit donc être utilisé en combinaison avec une autre méthode.
- Sarcleur mi-lourd intelligent: avec sa caméra à l’arrière, le sarcleur intelligent fonctionne très bien. Par contre, on parle ici de travail mécanique du sol, ce qui est moins intéressant dans une perspective d'agriculture durable.
- Désherbage en bandes: très populaire dans les années 1990, cette méthode est encore très efficace. Le principe est simple : on installe les buses sur le semoir et on arrose les semis sur une zone d'environ 15 po. Comme le maïs est planté en rang de 30 po, on diminue de 50 % l'usage de pesticides. Et on dépasse par le fait même les cibles du gouvernement.
Avec cette méthode, les plantes sont protégées. Pour les rangs, on peut opter par exemple pour un désherbage mécanique, un robot ou des cultures intercallaires. - Pulvérisateur intelligent: À l'été 2024, on testera le pulvérisateur de l'entreprise suisse Ecorobotix pour les grandes cultures. Grâce à deux caméras et l'intelligence artificielle, l'équipement reconnait les mauvaises herbes et les arrose avec précision. Les experts estiment qu'il pourrait réduire de 40 % la dose d’herbicide utilisée habituellement.
Rappelons que pour que ces méthodes fonctionnent bien, il faut que les mauvaises herbes restent sous contrôle grâce à une bonne régie de culture (rotations, plantes de couverture en post-récolte, etc.).
Réduire les GES
Un des objectifs gouvernementaux est de réduire de 40 % les émissions de GES au pays d’ici 2030. L'agriculture a un rôle à jouer dans cette réduction et notre ferme de recherche, en collaboration avec l'Université McGill, poursuit donc ses essais sur le fertilisant à libération contrôlée PurYield. L'objectif est de mesurer son potentiel de réduction des émissions de GES, comparativement à de l'urée conventionnelle. Les données préliminaires montrent des résultats positifs, surtout lorsque l'engrais est utilisé dans un sol résilient (bon niveau de matière organique, rotations de cultures, compaction bien gérée, etc.). Cette évaluation scientifique des performances du PurYield est essentielle pour confirmer son utilité en agriculture afin de contribuer à l’atteinte de la cible de réduction GES. Déjà au Québec, l'utilisation d'urée enrobée de polymère comme PurYield est éligible à des subventions dans le cadre du programme Agrisolutions climat. Nos experts-conseils peuvent vous accompagner dans vos demandes et ce soutien est également éligible à une subvention.
Plusieurs autres projets pour 2024
L'équipe de la ferme de recherche ne manque pas d'idées. Elle travaillera cette année sur plusieurs projets, dont :
- Utilisation d'un drone pour la prise de données;
- Inoculation de plantes de couvertures avec des mycorhizes;
- Recherche d'une fenêtre de semis plus intéressante pour le blé d'automne;
- Évaluation de plantes de couverture qui produisent plus d'azote;
- Promotion de l'outil de diagnostic en agriculture durable;
- Formation des experts-conseils;
- Etc.
Tous ces travaux ont pour but d'aider les producteurs à faire la transition vers une agriculture plus durable, avec des produits et des méthodes qui optimisent la rentabilité de la ferme.